Combattants du Mellois
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POILUS CHENAY |
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11 Novembre : en souvenir de nos POILUSPublié le 05/11/2012 à 11:13 par lechenayou Tags : background livre vie enfants femme france mer annonce nuit mort Le 1er août 1914 Théodore Pain, garde-champêtre et secrétaire de mairie de CHENAY,annonce et placarde l'avis de mobilisation dans tous les villages de la commune. Le 3 août 1914 à 18h15 l'Allemagne déclare la guerre à la France. Les gars du pays, réservistes et nouveaux soldats vont quitter villages et familles pour rejoindre leurs régiments. Certains ont déjà effectué 2 ou 3 ans de service militaire.(évolution du service militaire: de 1872 à 1889, 5 ans ou 1 an suivant tirage au sort - de 1889 à 1905, 3 ans - de 1905 à 1913, 2 ans - à partir de 1913, 3 ans). C'est la revanche, car la guerre de 1870 nous l'avions perdue. La majorité des soldats vont être envoyés dans l'Est, le commandement français pense que les Allemands vont attaquer par l'Alsace et la Lorraine, provinces allemandes depuis 1871. Dans l'est, la France déclenche les hostilités, la bataille de Lorraine est un maigre succès: En cette fin août 1914, le 325e Régiment d'Infanterie se bat au nord de Nancy, le soldat Henri SAURIN (29ans - célibataire - cantonnier à Chenay ) est blessé. Il décède le 6 septembre 1914 à l'hôpital de forteresse de Montiny-les-Metz (Moselle). L'Allemagne ne s'est pas occupé de la neutralité de la Belgique. L'armée belge n'a pas pesé lourd devant l'armada allemand. Après avoir traversé la Belgique l'armée de Guillaume II se présente fin août 1914 à la frontière française: -Le 22 août 1914 le 3e Régiment d'Infanterie Coloniale cantonne à 15 Kilomètres de Montmèdy (Meuse) sur la frontière belge. Le régiment a pour mission de rentrer en Belgique et rejoindre Neufchâteau. Au cours du déplacement, à la sortie de St-Vincent (Belgique), les soldats sont pris sous une violente canonnade. Surpris et par manque d'instructions, le régiment subit de lourdes pertes, parmi elles le soldat Clovis BORDAGE (25 ans - époux de Bry Marie-Louise - cultivateur à Chenay). -Le 30 août 1914 Henri RACINOUX (22 ans - célibataire - cultivateur à Chenay) soldat au 77e Régiment d'Infanterie livre bataille à Faux (Ardennes). Malgré le soutien de l'artillerie le régiment bat en retraite en fin de soirée. Henri est tué au cours du combat. Pendant ce premier mois de guerre, les Allemands ont gagné beaucoup de terrain. Pour stopper cette invasion rapide, la France entreprend une grande bataille sur la Marne: -Le 6 septembre 1914 aux abords de Vatry (Marne) le 25e Régiment de Dragons entreprend une reconnaissance. A 12h30 une fusillade s'engage, à 13h30 l'artillerie intervient. Mais, en fin de journée le bilan est de 4 cavaliers disparus. A la tombée de la nuit, trois rejoignent leur base, un seul, Samuel MARTIN (22ans - célibataire - cultivateur aux Hautes-Bourdellières) ne reviendra pas. -Rapidement transporté par voie ferrée le 32e Régiment d'Infanterie arrive de Lorraine pour participer à la bataille de la Marne. Le 8 septembre 1914 le soldat Henri BRAIN (25 ans - célibataire - cultivateur au Breuil) tombe à Ferè-Champenoise (Marne). Pendant ce temps sur le front de Lorraine: -Le soldat Raoul LEZAY(29 ans - père de 2 enfants - mari de Dumas-Delage Angèle -fileur de laine) est, le 11 septembre 1914, porté disparu sur le journal de marches et d'opérations (JMO) du 325e Régiment d'Infanterie qui combat dans la forêt de Champenoux (Meurthe et Moselle) au nord de Nancy. Après cette victoire sur la Marne, les positions se stabilisent. De part et d'autre les soldats creusent des tranchées: -Le 131e Régiment d'Infanterie au nord de Varennes-en-Argonne (Meuse) essaie depuis 5h00 du matin de progresser. Chaque bataillon ne peut avancer plus et ce 19 septembre 1914 à Very (Meuse) Auguste FRAUDEAU (21 ans) disparaît au combat. -Non loin de là, au nord-est de Prosnes (Marne) Alexandre DUMAS-DELAGE (28 ans - célibataire - maçon à Chenay) soldat au 135e Régiment d'Infanterie endure de violents combats. L'objectif est d'atteindre une ancienne voie romaine. Alexandre Valentin disparaît au cours de ces 4 terribles jours: 26, 27, 28 et 29 septembre 1914. Alors Français et Allemands vont essayer de se déborder sur l'ouest du front, la course vers la mer commence. Dans ce déplacement vers l'ouest, les Allemands se heurtent à la résistance de l'armée belge sur les bords de l'Yser. -Edmond EPRINCHARD (33 ans - époux de Augereau Celina - cultivateur à Jassay) soldat à la 1ere Compagnie du 125e Régiment d'Infanterie mène front entre Ypres et Poelkapelle (Belgique). Le 10 novembre 1914 le régiment est violemment attaqué. Une compagnie allemande (environ 200 hommes) traverse ses lignes. Grâce à l'aide du détachement de renfort, cette compagnie est neutralisée par encerclement. Edmond est parmi les victimes de cette dure journée. Le début de l'année 1915 est assez calme sur le front. Une offensive en Champagne au mois de février 1915 grignote le front allemand. La guerre d'usure s'installe. En avril 1915 en Belgique, la 2e bataille d'Ypres voit apparaître une nouvelle arme: les gaz toxiques, employés pour la première fois par les Allemands. Dans cette région le 28 avril 1915 le 290e Régiment d'Infanterie fait mouvement vers l'Yser au nord d'Ypres (Belgique). Vers 14h00 malgré un bombardement violent sur Zuidschotte le 290e progresse de 250 mètres sur un front de 500 mètres. Bilan: 27 tués et 119 blessés dont Louis GRELET (40 ans) qui décédera deux jours plus tard. Début mai 1915 une 2e offensive est engagée en Artois et en Champagne. - En Artois Aimé ROBIN (23 ans) au 6e Génie et Pierre SAURIN (28 ans - mari de Enard Alida - maçon à Chenay) au 68e Régiment d'Infanterie sont côte à côte aux environs de Calonne au sud-ouest de Béthune (Pas de Calais). Peut-être parlent-ils du pays en ce 25 mai 1915? A 12h10 le 68e attaque. Les tranchées allemandes de première ligne sont prises après un violent combat individuel à coups de grenades. Mais aussitôt bombardement terrible qui fait beaucoup de victimes. Le 6e Génie s'empresse de réparer les tranchées et confectionne des boyaux. Au cours de ces réparations, Aimé est blessé et décède à 15h00, son copain Pierre paie lui aussi de sa vie ce jour-là. Pierre est le frère d'Henri mort au début de la guerre. Pas loin de là, entre Notre-Dame-de-Lorette et Souchez (Pas-de-Calais) au sud-ouest de Lens, deux autres gars de Chenay sont au coude à coude. L'adjudant Emile CHAUVINEAU(25 ans) au 109e Régiment d'Infanterie et Henri MOINIER(21 ans) au 77e Régiment d'Infanterie. Ils se soutiennent pour cette attaque du 16 juin 1915 prévue à 12h15. A l'heure H les poilus s'élancent à l'assaut des tranchées ennemies. L'affrontement est terrible, les combats continuent toute le nuit, Emile Napoléon tombe à 23h00 au champ d'H... et Henri est porté disparu. -En Champagne toutes les tentatives du 169e Régiment d'Infanterie sont infructueuses, Edmond MARTIN (26 ans - célibataire - cultivateur aux Hautes-Bourdellières) disparaît le 25 septembre 1915 à l'est de Vienne-le-Château (Marne) dans le bois de la Gruerie. Edmond est le deuxième enfant Martin des Hautes Bourdellières à laisser sa vie sur ces horribles champs de batailles. Leur frère aîné, Alphonse, est lui aussi sur le front. Quelle douleur pour ces familles durement éprouvées! Mobilisé en décembre 1915 Théodore Pain est remplacé temporairement au secrétariat de mairie par Firmin Dubreuil instituteur au bourg. L'année 1916 est l'année Verdun (Meuse). Les poilus qui ont déjà vécu des situations terribles, vont connaître sur Verdun des drames et des souffrances physiques inimaginables. Le froid avec des températures largement en-dessous du 0. Les pluies rendant le terrain en véritable bourbier où les fantassins vivent mi-enterrés tellement le sol est détrempé. Verdun laissera dans la mémoire des survivants des visions apocalyptiques. Les combats sur Verdun commencent à la fin février 1916 par une offensive allemande: -Le 8 mars 1916 le 409e Régiment d'Infanterie au nord-est de Verdun dans la région de Vaux va souffrir terriblement. Les combats commencent dés 4h00 par un bombardement de gros calibres d'une violence qui augmente graduellement d'intensité. Vers 7h15, 45 coups/minute, à 9h30, 60 coups/minute... Au soir de cette journée le 409e n'existe plus au sens tactique. Eugène TERRASSON(21 ans - célibataire - cultivateur à Chenay) est parmi les nombreux disparus de ce régiment. -Sergent au 79e Régiment d'Infanterie André VARENNES(25 ans - cultivateur à Jassay) se bat à une douzaine de kilomètres au nord-ouest de Verdun vers Malancourt à la célèbre cote 304. Ce matin d'avril 1916 les bombardements commencent à 6h00. Les soldats supportent dans le plus grand calme ces bombardements meurtriers. Vers 12h15, ceux-ci cessent sur la première ligne mais redoublent de violence sur la cote 304. Toutes les tentatives allemandes sont repoussées. Le bilan est lourd: 5 officiers, 300 hommes et André, morts. -Le 66e Régiment d'Infanterie en réserve, arrive fin avril début mai 1916, dans la région de Verdun vers la cote 304. Il se place entre Esnes et Haucourt. Il subit de continuels bombardements. Le 5 mai 1916 Eugène TANNEAU (26 ans - célibataire, cultivateur aux Basses-Bourdellières) soldat de lere classe dans ce régiment est tué à 15h00 près de la cote 304. -Le 7 mai 1916, journée noire pour les soldats de Chenay. Bien sûr, au pays on ne connaît pas aussitôt les décès des soldats. Pour ceux qui sont identifiés, les familles sont assez rapidement avisées. Pour les disparus cela demande beaucoup de temps: témoignages des survivants, recherches administratives par voies diplomatiques auprès des Allemands pour connaître les prisonniers... Mais, les familles se doutent du malheur quand elles ne reçoivent plus de lettres du fils ou du mari. Ce jour-là: -Auguste GIBOUIN (38 ans - veuf de Brunet Zélia - cultivateur à Bizon) adjudant au 290e Régiment d'Infanterie est tué à la bataille de Verdun. Le malheureux avait perdu 3 ans auparavant sa femme Zélia. Quel destin tragique! -Henri BLANCHARD (29 ans - mari de Gaboreau Améthyste - cultivateur à Chenay) soldat à la 2eme compagnie de mitrailleuses du 125e Régiment d'Infanterie est mort sur les pentes de la cote 304, après avoir gagné, perdu et regagné du terrain sur l'ennemi. Le soir le régiment fait le bilan de la journée: 74 tués, 161 blessés, 37 disparus. En juin 1916, pour soulager le front de Verdun, les Français déclenchent une attaque sur la Somme. Avec l'aide des Britanniques, les Français obligent ainsi les Allemands à arrêter l'offensive sur Verdun. En octobre 1916 les troupes Françaises reprennent l'offensive sur Verdun. Les soldats renforcent leurs positions. Le 15 décembre 1916 François FOUCHER (44 ans - cultivateur à Jassay) caporal à la 9e compagnie du 73e Régiment d'Infanterie Coloniale se trouve à l'est du front de la Somme vers Dreslincourt (Oise) à 15 kilomètres au nord-est de Compiègne. Vers 12h30 un violent bombardement allemand avec obus asphyxiants et lacrymogènes vient provoquer la tranchée de François (nom de la tranchée). Ce bombardement fait 28 blessés et 11 tués dont François Modéré. Les morts sont inhumés le 16 décembre 1916 au cimetière de Béthancourt (Oise). François Modéré avait fait le 5 juin 1915 un testament léguant à la commune de Chenay ses biens sis à Jassay. L'année 1917 ne va pas connaître de grandes batailles mais des opérations à objectifs limités: -Le 6 février 1917 Hippolyte BONNIFLEAU (45 ans – marié-2 enfants) caporal à la 7e compagnie du 42e Régiment d'Infanterie Territoriale est tué au cours d'un bombardement sur le fort de Vacherauville (Meuse) à 8 kilomètres au nord de Verdun. Les Américains se décident à intervenir dans le conflit aux côtés des Alliés. En avril 1917 une opération nommée offensive du "Chemin des Dames" est engagée par le commandement français: -Le 224e Régiment d'Infanterie répare depuis quelques jours le réseau routier à l'ouest de Soissons. Le 4 mai 1917 les travaux sont arrêtés pour préparer l'attaque du lendemain. Pendant plusieurs jours le régiment livre combat au sud de Sancy (Aisne). Le 7, Henri FOUCHER (21 ans) soldat au 224e tombe à 8h00. Il sera inhumé au cimetière militaire Les Golets au nord-est de Nanteuil-la-Fosse (Aisne), N 631. Le 20 août 1917 nouvelle offensive à Verdun de la part des Français. Sur un front de 18 kilomètres les soldats vont malmener l'ennemi. L'aviation participe activement à la bataille: -Samuel SAPIN (21 ans - marié à Jassay - viticulteur au Château Carbonnieux en Gironde) soldat signaleur à la Compagnie Hors Rang du 2e Régiment d'Infanterie est tué à 3h00 le 20 septembre 1917 aux alentours de Verdun vers Samogneux. L'année 1918 se découpe de deux, en mars 1918 les Allemands déclenchent une offensive à l'ouest, ensuite à partir dejuillet 1918 les Français et les Alliés vont acculer les Allemands jusqu'à la défaite. Le 24 juillet 1918 le 67e Régiment d'Infanterie prépare pour le 25 l'attaque de Villemontoire (Aisne) à 10 kilomètres au sud de Soissons. Eugène AYME(21 ans - célibataire -boulanger - domicilié à Chenay) soldat dans ce régiment participe à l'attaque. A l'heure du bilan, il est parmi les victimes. Le régiment reprend Villemontoire aux Allemands . Le 24 août 1918 on apprend le décès de François NAUD (28 ans - célibataire) à l'hôpital temporaire N°6 de St-Jean-des-Vignes (Rhône). Soldat à la 2e Compagnie du 149e Régiment d'Infanterie, il est mort après avoir été gazé sur un champ de bataille. Pendant la guerre ses parents ont quitté le Breuil pour s'installer à Messé. En ce début de septembre 1918 le 8e Régiment d'Artillerie de Campagne est installé dans la forêt de Coucy à une trentaine de kilomètres au sud de St-Quentin.Auguste TANNEAU (24 ans - célibataire - cultivateur aux Basses-Bourdellières) canonnier de 1ere classe dans ce régiment est tué à son poste à 22h30 le 6 septembre 1918 au Ravin de Folembray (Aisne). Auguste est le frère d'Eugène mort en 16 dans la Meuse. A partir de septembre 1918 Français et Alliés vont refouler les Allemands vers la frontière. Voyant la déroute arriver les Allemands essaient d'engager des pourparlers avec les Alliés. Le 11 novembre 1918 l'Allemagne signe l'Armistice. A CHENAY comme partout c'est une grande joie. Les soldats vont pouvoir rentrer au village. Les rescapés, meurtris physiquement et moralement en seront marqués à vie. Pour eux c'est la "der des der", c'est impossible après les horreurs vécues que l'on puisse recommencer un jour......... En 1920 les communes de France érigent des monuments en souvenir des combattants morts à cette guerre. Un autre poilu Célestin JUIN (30 ans - marié à Métais Léontine - employé aux TDS) n'est pas porté sur le monument aux morts de Chenay, mais il est inscrit sur le registre des décès de la commune comme "Mort pour la France". Il est arrivé à Chenay en juin 1914 au TDS. Soldat au 114e Régiment d'Infanterie il est disparu le 29 août 1914 à Novion-Porcien (Ardennes).
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